Qui sont les lauréats du Concours des Professionnels de Santé 2017
Depuis 2013, Eurasanté organise, en partenariat avec le CHRU de Lille, la FHF, l’INPI et depuis 2017, avec le CHU d’Amiens Picardie, Oratorio (groupe MNH), le GCS e-santé et Clubster Santé, le concours « Une idée ? Professionnels de santé à vous d’innover ! ». Ce concours a pour objectif de détecter et valoriser les professionnels de santé proposant des solutions améliorant leurs conditions de travail et la prise en charge des patients.
Qu’il s’agisse d’un produit ou d’un service, d’une innovation technologique ou organisationnelle, le concours distingue chaque année les idées les plus innovantes en lien avec l’expérience terrain des professionnels de santé. Il est ouvert à tous les professionnels de santé de la région Hauts-de-France : personnel médical et paramédical, personnel médico-technique, soignants des établissements de soin et installés en libéral et étudiants futurs professionnels de santé.
Cette année, ce sont six candidats qui se voient récompensés par le Concours des Professionnels de Santé, six projets distingués pour leur innovation issue de l’expérience et de la pratique de professionnels de santé, qui demain deviendront les produits et services facilitant le travail des soignants et améliorant le confort de vie des patients.
Chems Eddine Bouchakour est anesthésiste réanimation au groupement des hôpitaux de l’Institut Catholique de Lille (GHICL) depuis Juin 2015.
Lors d’un travail sur l’ergonomie, Chems Eddine Bouchakour a l’idée d’ajouter un pousse-seringue modifié pour la réalisation d’une anesthésie loco-régionale Echo-guidée. Grâce à cette idée, il espère obtenir plus de précision lors de l’injection puisque le médecin ne lâchera pas l’aiguille.
Le pousse-seringue électrique modifié relié à une commande au pied permet d’injecter et aspirer. Il permet un monitorage exact de pression et évite d’injecter en intra-nerveux. Ainsi cela représente une charge de travail moins importante pour le personnel paramédical étant donné que ce dernier ne sera pas obligatoirement sollicité pour faire des tests d’aspirations et d’injections.
À ce jour, le pousse-seringue est en cours de prototypage et une étude de brevetabilité a été réalisé.
Le projet rend possible l’injection sans lâcher l’aiguille et sans l’aide d’une tierce personne et améliore la sécurité pour le patient et l’ergonomie pour le médecin anesthésiste.
Jean-Marc Dubaele est pharmacien hospitalier au CHU d’Amiens.
L’absence de médicaments adaptés aux jeunes enfants pour traiter des pathologies courantes est un constat régulièrement fait par les autorités sanitaires et par la communauté médicale. Dans un souci d’améliorer les pratiques et de répondre à une demande des professionnels de santé et des parents, les pharmaciens du CHU d’Amiens ont lancé un programme de recherche sur les médicaments pédiatriques et notamment les solutions buvables. Ces solutions font appel à des technologies de solubilisation, de masquage d’amertume et répondent, comme les autres préparations de la PUI, aux standards pharmaceutiques opposables.
Couramment utilisé chez l’enfant sous forme de gélules sous statut de préparations magistrale ou hospitalière, cette formulation liquide buvable permettra une meilleure observance du traitement et une aide à l’administration pour les accompagnants.
L’optimisation de la palatabilité sera recherchée lors de la formulation finale.
L’objectif de cette formulation est d’éviter le mésusage de médicaments toxiques et de faciliter la prise par la population pédiatrique et gériatrique.
En France, il existe aujourd’hui plus de 52 000 tétraplégiques et paraplégiques et plus de 1 200 nouveaux cas par an. 40 % de ces personnes sont tétraplégiques et ne peuvent pas interagir de façon optimale avec le monde extérieur et notamment avec le monde numérique et digital où il est souvent nécessaire d’utiliser ses doigts pour ouvrir une application sur son téléphone ou bouger la souris de son ordinateur.
Le projet Thierry SENLIS, stomatologiste, chirurgien maxillo-facial, part de la nécessité de permettre aux tétraplégiques d’interagir avec le monde extérieur de manière efficace, sensible et rapide. Il a développé pour cela une souris pilotable avec la boucle, qui s’apparente à une gouttière sur mesure (appareil dentaire amovible qui épouse la forme des dents) adaptée à la mâchoire supérieure. La gouttière contient des capteurs permettant au patient d’interagir plus facilement avec son PC et son environnement grâce à sa langue.
Alban Parmentier, kinésithérapeute à Tourcoing, cherche avec un de ses patients, Michel Convain, un moyen efficace d’améliorer la qualité des exercices et des bilans proposés à ses patients. En effet, il constate que les patients ont des difficultés à reprendre appui sur leurs membres faibles. Ces derniers reportent l’essentiel de leur poids sur leur canne lors de la déambulation ce qui génère des pertes musculaires mais également des pathologies de l’épaule ou bien du poignet.
Il met en œuvre un outil permettant de limiter l’appui autorisé sur une canne de marche. Grâce à ce dispositif, l’ensemble des exercices est réalisable en autorisant au patient uniquement l’appui désiré. Le dispositif représente un embout à placer sur une canne anglaise. L’embout est préalablement réglé afin d’autoriser au patient une certaine pression. Lorsque l’utilisateur émet un appui trop important sur la canne, cette dernière prévient le patient grâce à un feedback auditif.
Le projet imaginé par Alexandre Gellée, infirmier à l’EPISSOS, en collaboration avec Stéphanie Joly (chef de service GP Vie) et Hélène Trouillet (formatrice et sociologue de la santé à l’IREPS) est une plateforme régionale permettant la fluidité du parcours de vie des personnes en situation de handicap via notamment une plateforme numérique pour une visibilité immédiate et réelle sur les places disponibles et pour informer des dispositifs existants. À travers leur projet, les porteurs souhaitent contribuer à l’inclusion sociale des personnes adultes en situation de handicap.
Véritable outil d’appui aux équipes, cet outil numérique permet une meilleure communication entre les services et pourrait s’élargir à l’ensemble des acteurs médico-sociaux afin de favoriser l’accueil des personnes en situation de handicap et de répondre au plus près à leurs besoins et leurs aspirations.
Renaud Dogimont, Directeur Général du Centre Hospitalier de Douai, a mis en place un projet de sensibilisation et de prévention santé à destination des habitants du Douaisis. Ce projet prend la forme d’ateliers d’éducation populationnelle pour une meilleure prise en charge des patients ayant renoncé aux soins et une meilleure utilisation du système de soins, animés par les médecins en fonction des besoins ressentis par des associations pour des pathologies diverses.
L’objectif principal du projet est la réduction de 10% du non recours aux soins afin de lutter contre les inégalités sociales en santé.