Un vaccin intranasal contre la coqueluche : un grand pas en avant effectué au CIIL

L’équipe du Centre d’Infection et d’Immunité de Lille (Inserm/Institut Pasteur de Lille/Université de Lille/CHU de Lille/CNRS), dirigée par le Dr. LOCHT, étudie depuis de nombreuses années la bactérie Bordetella pertussis pour mieux cerner ses mécanismes de pathogénicité et développer par la suite de nouveaux outils de lutte contre ce pathogène. C’est dans ce contexte qu’un nouveau candidat vaccin, BPZE1, a été développé. Il s’agit d’un vaccin vivant atténué mise au point pour une administration intra-nasale, ce mode d’administration permettant de rendre ce vaccin plus accessible et à un coût inférieur aux solutions déjà présentes sur le marché.

L’équipe du Centre d’Infection et d’Immunité de Lille (Inserm/Institut Pasteur de Lille/Université de Lille/CHU de Lille/CNRS), dirigée par le Dr. LOCHT (directeur de recherche INSERM), étudie depuis de nombreuses années la bactérie Bordetella pertussis pour mieux cerner ses mécanismes de pathogénicité et développer par la suite de nouveaux outils de lutte contre ce pathogène. C’est dans ce contexte qu’un nouveau candidat vaccin, BPZE1, a été développé. Il s’agit d’un vaccin vivant atténué mise au point pour une administration intra-nasale, ce mode d’administration permettant de rendre ce vaccin plus accessible et à un coût inférieur aux solutions déjà présentes sur le marché.

Ce vaccin nasal a pour origine le projet européen « Child-Innovac », lancé en 2008 pour 4 ans et coordonné par l’INSERM. Il impliquait un consortium de 10 partenaires, dont 2 sociétés privées et 8 laboratoires, basés dans 7 pays européens. Ce projet a amené au dépôt d’un brevet pour BPZE1, suivi d’une publication dans la revue Plos One [1], présentant les premières évaluations de l’efficacité et d’innocuité du candidat vaccin. Par la suite la valorisation du fruit de ces recherches s’est poursuivie via une collaboration avec la société ILiAD Biotechnologies afin de poursuivre le développement du vaccin et franchir les différentes phases cliniques. Cette année 2023 aura ainsi vu la publication des résultats d’une étude clinique de phase 2, dans la revue The Lancet[2], montrant une efficacité supérieure du vaccin BPZE1 face au « gold Standard » actuel, permettant la suite de ce développement clinique.

La coqueluche est une maladie hautement infectieuse pouvant entrainer la mort chez le nourrisson. Son agent causal est la bactérie Bordetella pertussis, qui circule largement à travers le monde. Le vaccin multivalent « dCaT » (conférant une protection contre la coqueluche, la diphtérie, la poliomyélite et le tétanos) est administré chez le nourrisson. Il permet une réponse immunitaire sanguine et prévient l’apparition des symptômes. Cependant il ne prévient ni l’infection contre la bactérie, ni la transmissions entre individus. L’immunité conférée diminue également avec le temps, ce qui implique le besoin d’effectuer des rappels pour conserver une protection symptomatique optimale. Ces différents points expliquent que malgré une couverture vaccinale très importante, les épidémies de coqueluche persistent à travers le monde, et en particulier dans les pays où l’accès à des structures de soin est le plus complexe.

« Afin de mieux contrôler la coqueluche, maladie respiratoire 3 fois plus contagieuse que COVID-19, il est important de disposer d’un vaccin qui permet de protéger à la fois contre la maladie et contre l’infection et la transmission de son agent causal Bordetella pertussis. Ce n’est pas le cas des vaccins actuellement disponibles. Nous avons développé BPZE1, un vaccin nasal vivant atténué qui devrait apporter la solution. De nombreux expérimentations avec des modèles pré-cliniques ont montré la capacité de BPZE1 de protéger contre la maladie coqueluche, ainsi que contre l’infection par B. pertussis. Ce vaccin est actuellement en développement clinique et nous venons d’apporter la preuve de concept que BPZE1 puisse également protéger contre l’infection par B. pertussis chez l’homme après une seule vaccination nasale ».

Dr. Camille Locht,
Directeur de Recherche INSERM,
Responsable du Centre d’infection et d’immunité de Lille (CIIL), Institut Pasteur de Lille, France.

 

[1] https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0083449

[2] https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(22)02644-7/fulltext

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