Les projets européens : pourquoi participer ?

On entend par projet européen, une opération qui répond à une ambition européenne, réalisée par des structures diverses, et financièrement soutenue par l’UE.

Les profils des participants aux projets européens sont très hétérogènes : associations, entreprises, structure d’intérêt général, institutions publiques, ONG européennes, organisme de santé, start-up, … Fondamentalement différents par leur raison d’être, ils ont en commun la volonté de construire et participer à des projets européens.

Que trouve-t-on derrière cette volonté commune de construire des projets européens ?

Les fonds européens attribués aux projets sont en majorité des subventions non dilutives, et sont un argument de poids face à d’autres solutions de financement impliquant une prise de participation, ou face aux subventions remboursables. Toute start-up en santé innovante avec une preuve de concept devrait considérer une option de financement européen, tout à fait complémentaire des levées de fonds en série A, et parfois de série B. Quant aux organismes de santé, hôpitaux, centres de recherche, laboratoires, entreprises, les financements européens sont souvent mobilisés en complément de financements nationaux et infra-nationaux. Les cofinancements européens et nationaux sont cumulables pour un même projet, sous réserve de respecter 3 critères :

  • Pas de cumul de plusieurs aides européennes pour un projet : par exemple, il est possible d’une aide régionale française et une aide européenne, mais mobiliser deux financements européens pour un seul projet est prohibé.
  • Cofinancement et respect du plafond d’aides publiques : les financements européens ont vocation à co-financer les projets, ainsi les porteurs seront souvent invités à chercher des cofinancements autres que des fonds publics pour financer le reste du projet. Un porteur pourra par exemple solliciter jusqu’à 80% de fonds publics pour financer son projet, le reste devra prendre une autre forme (fonds privés, fonds propres, prêts dans certains cas).
  • Pas de surfinancement du projet

L’attrait financier fait souvent de l’ombre à d’autres aspects clés des projets européens, tel que le gain d’expérience.

Rien de tel qu’un projet collaboratif pour élargir son champ de compétences. Indépendamment de la montée en compétence technique (recherche, innovation, communication), les porteurs apprennent à coordonner un consortium, gérer administrativement ou financièrement des projets, et en ressortent grandis. La gestion de projet est souvent désignée par les porteurs comme une compétence particulièrement renforcée par les projets européens.

Un projet apporte également une visibilité substantielle aux porteurs de projets, et contribuent à construire des stratégies de long terme : financement, réseau, développement économique ou social, ouverture à de nouveaux marchés, réputation, sont autant de retombées positives que l’on peut citer.

Un travail collaboratif de 4 ans entre entreprises, porteurs académiques et publics par exemple est une base solide pour nouer des relations de long terme : pendant le projet, les porteurs se renforceront mutuellement sur plusieurs sujets (évolutions règlementaires, bonnes pratiques, actualités du secteur). Hors de ce cadre et se connaissant désormais, ils pourront collaborer sur d’autres initiatives. Enfin, un  financement de projet peut favoriser le dépôt et financement de nouvelles initiatives. Par exemple, un projet de recherche financé par l’UE peut aboutir à un second projet axé sur la démonstration et l’industrialisation de ces résultats de recherche

A retenir : quelques bonnes pratiques de participation aux projets européens

On oublie : 

  • L’effet d’aubaine : une demande de subvention est un dossier conséquent qui demande parfois plusieurs mois de préparation. Saisir une opportunité de financement à la dernière minute, c’est prendre le risque de déposer un dossier médiocre voire inéligible et de se construire une mauvaise réputation auprès des financeurs.
  • La démarche « serial déposeur » ou le dépôt en masse de projets sur un même appel à projets. Des programmes imposent désormais des limites : Erasmus+ (éducation, formation, sport) autorise désormais jusqu’à 10 dépôts sur une même échéance. Le programme EIC, au bout de 3 dossiers rejetés, impose une période « cool-down » de 1 an, où les porteurs ne sont pas autorisés à déposer un projet.

On adopte :

  • Anticiper la recherche de financements : Mettre en place une veille et alimenter régulièrement la recherche de mots-clés, thématiques clés
  • Agrandir, enrichir et consolider son réseau : les événements européens ouverts à tous sont plébiscités pour la préparation de futurs consortiums de projets. On privilégie les événements annuels qui rassemblent beaucoup de structures expérimentées, et la prise de contact avec des porteurs qui ont bénéficié d’un financement européen (généralement plus enclin à participer à un nouveau projet qu’une structure néophyte)
  • La prise de contact avec des structures qui ont intégré les financements européens dans son fonctionnement dans les projets européens (bénéficiaire de financement ou structure d’accompagnement) : que le projet envisagé soit collaboratif ou non, cette prise de contact est un outil précieux pour obtenir des conseils, préparer sa demande de financement et, avant tout, comprendre les différents programmes de financement pour savoir à quelle porte frapper.
 

Le pôle projets structurants d’Eurasanté mène quotidiennement 4 missions, à la fois pour le compte d’Eurasanté et de ses adhérents :

  • Veille (générale, personnalisée) sur les financements français et européens pour des projets de recherche, innovation, emploi, de la filière santé (medtech, foodtech, biotech) nutrition et bien-vieillir
  • Montage de projets (rédaction du dossier, coordination du consortium, montage budgétaire)
  • Gestion quotidienne de projet pour préparer les demandes de versements, entretenir les relations avec les financeurs, coordonner les partenaires et le budget.
  • Participation à des réseaux français et européens pour enrichir le réseau d’organisations à mobiliser pour de nouveaux projets.

Cet article a été rédigé par : 

Anne-Sophie FLIPO, chargée de projets européens et structurants – Pôle projets structurants

Anne-Sophie a rejoint le pôle projets structurants il y a un an, après une expérience dans un cabinet de conseil spécialisé en financements publics et européens.

 

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