Le Pr. David Devos reçoit le trophée des Etoiles de l’Europe pour le projet européen FAIRPARK-II

Le Pr. David Devos, porteur du projet européen FAIRPARK-II, touche les étoiles !

Le professeur David Devos, neurologue, Professeur de pharmacologie Médicale et chercheur au laboratoire « Lille Neuroscience et cognition » de l’Université de Lille, du CHU de Lille et de l’Inserm, a reçu le trophée des Etoiles de l’Europe pour son travail visant à identifier des nouvelles pistes thérapeutiques afin de freiner l’évolution de la maladie de Parkinson (MP) (projet européen FAIRPARK-II). Ce trophée créé par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, valorise les équipes françaises qui ont choisi de développer des projets à l’échelle européenne.

La maladie de Parkinson (MP) touche des millions de personnes dans le monde et se caractérise par la perte de neurones produisant de la dopamine, molécule de signalisation essentielle au contrôle normaux des mouvements corporels. Les traitements médicamenteux qui remplacent la dopamine manquante améliorent sensiblement les symptômes de la maladie, mais ne peuvent ni ralentir ou arrêter la perte neuronale ni l’aggravation de la maladie avec le temps. Le fer est intimement lié à la production et à la dégradation de la dopamine. La réduction de l’excès de fer par des traitements appelés chélateurs du fer (« qui attrapent et éliminent le fer ») limite la mort neuronale. La défériprone qui a la capacité d’éliminer le fer des zones surchargées est un médicament utilisé en routine pour traiter la surcharge en fer dans une maladie rare des globules rouges (la « thalassémie ») depuis de nombreuses années. Des études antérieures menées sur de petits groupes de patients atteints de la maladie de Parkinson ont suggéré qu’un traitement à base de défériprone en plus des médicaments habituels de remplacement de la dopamine réduisait non seulement l’accumulation de fer dans le cerveau mais améliorait également le handicap moteur.

L’étude multicentrique et multinationale FAIRPARK-II, récemment publiée dans la revue New England Journal of Medicine, avait pour objectif d’analyser ce potentiel de neuroprotection de la deferiprone. FAIRPARK-II a été promu par la CHU de Lille, coordonnée par le Pr Devos avec le soutien stratégique du réseau « NS-PARK » appartenant à l’Infrastructure nationale de recherche clinique « F-CRIN » et de l’organisation européenne de recherche clinique « ECRIN ». Elle a recruté 372 personnes dans 23 centres en Europe afin de vérifier si la défériprone pouvait ralentir la progression de la maladie lorsqu’elle est administrée peu de temps après le diagnostic et avant le début du traitement symptomatique par des médicaments de remplacement de la dopamine. Les patients ont été répartis au hasard pour recevoir soit de la défériprone par voie orale, soit un placebo d’apparence identique pendant 9 mois. Afin d’éviter tout biais lié à l’attente d’un bénéfice, le traitement a été réalisé en « double aveugle », c’est-à-dire que les patients et les médecins traitants n’étaient pas au courant de l’affectation du traitement. L’analyse des résultats a ainsi montré que la deferiprone induit une réduction du fer dans les centres cérébraux importants pour le contrôle des mouvements. Cependant, de façon surprenante et contrairement à l’hypothèse de l’étude, le traitement par la défériprone a aggravé les symptômes. Ce résultat est inattendu et nécessite de repenser les concepts actuels sur le rôle de l’augmentation du fer cérébral dans la détérioration des cellules nerveuses dans la maladie de Parkinson.

Les résultats de FAIRPARK-II sembleraient indiquer que l’accumulation de fer dans le cerveau pourrait avoir un double effet dans la maladie de Parkinson : d’une part, au début de la maladie, le fer peut être nécessaire pour soutenir une production accrue de dopamine, car les niveaux de dopamine diminuent dans la maladie et le fer est nécessaire à la production de dopamine. D’autre part, le fer peut devenir délétère à plus long terme, lorsque son accumulation commence à contribuer à la mort neuronale.  Bien que les résultats de FAIRPARK-II ne permettent malheureusement pas de proposer à court terme un nouveau traitement pour ralentir la maladie de Parkinson, ils constituent néanmoins une contribution importante pour mieux comprendre le rôle du fer dans le cerveau de la maladie de Parkinson et ainsi informer sur les efforts futurs pour ralentir la progression de la maladie. Notamment, des essais plus longs chez des personnes atteintes de la MP sous traitement de substitution de la dopamine sont nécessaires pour évaluer l’efficacité et la sécurité de chélateurs de fer, comme la deferiprone pour réduire la progression de la maladie.

-Financé par la subvention Horizon 2020 de l’Union européenne, N° 633190, médicament fourni par Apopharma/Chiesi ; numéro ClinicalTrials.gov, NCT02655315

Ce prix du ministère de la recherche vient récompenser plus de 10 ans de recherche préclinique et clinique sur la neuroprotection en lien avec le fer et la mort des neurones par ferroptose dans la maladie de Parkinson. Le projet FAIRPARK-II, financement européen H2020, que je coordonnais, concernait 8 pays européens avec 24 centres de recherche et un budget de plus de 6 millions d’euros. Nous poursuivons nos recherches avec un autre projet européen PD-IRON-SYN dans ce même domaine pour développer un traitement susceptible de ralentir la progression du handicap dans la maladie de Parkinson et les autres maladies neurodégénératives (maladies de Charcot, Alzheimer) et vasculaires.

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