Soigner le diabète, une des priorités de la recherche lilloise

EGID – Institut européen de recherche sur le diabète, situé sur le site du CHRU de Lille

Du 28 au 31 mars s’est déroulé à Lille, le Congrès de la Société francophone du diabète, l’un des événements diabétologiques  important sur le plan international. A cette occasion, deux cliniciens-chercheurs, les professeurs Marie-Christine VANTYGHEM et François PATTOU (Inserm 1190–EGID,  Université de Lille – CHRU de Lille) ont présenté les résultats d’une recherche pionnière qui offre une alternative durable aux adultes diabétiques de type 1 les plus instables, lorsque l’insulinothérapie optimisée devient insuffisante pour les équilibrer.

Lancé en 2004 au CHRU de Lille, l’essai porte sur une approche thérapeutique nouvelle pour soigner le diabète de type 1, provoqué notamment par la destruction de certaines cellules du pancréas et par la disparition progressive de sécrétion d’insuline. L’étude consiste en une thérapie cellulaire  visant à remplacer les injections d’insuline  par une greffe de cellules du pancréas appelées « îlots » de Langerhans venant de donneurs en état de mort cérébrale sous traitement immuno-suppresseur.

Des injections pluriquotidiennes d’insuline évitées

Ces « îlots » de Langerhans, qui mesurent moins d’un demi-millimètre de diamètre, sont de petites usines à insuline qui régulent le taux de sucre dans l’organisme. La greffe permet de rétablir cette double fonction de régulation du glucose et de sécrétion d’insuline chez les diabétiques dits « de type 1 » et leur permet ainsi de vivre sans se préoccuper plusieurs fois par jour de leur taux de glycémie.

Un succès du au savoir-faire des équipes nordistes

Le caractère nouveau de cette thérapie cellulaire tient  à la démonstration de sa durée, puisque 20 à 25 % des patients greffés demeurent insulino-indépendants dix ans après la greffe. « Nous avons greffé 55 patients en douze ans, explique François PATTOU, et 75 % d’entre eux ont des îlots qui fonctionnent encore ». La greffe permet de s’affranchir totalement des injections d’insuline, ou de les espacer, et d’éviter les variations importantes. Le succès des nordistes tient à la collaboration de multiples équipes notamment celles de néphrologie (Pr Noel) et celle du Professeur Kerr-Conte qui maîtrise admirablement la préparation des îlots de Langerhans. « C’est comme retirer tous les petits raisins d’une brioche, sans les abîmer », résume le chercheur lillois. La prochaine étape est d’obtenir le remboursement de la greffe par l’assurance maladie pour rendre le traitement accessible à plus grande échelle d’ici trois ans.

Nouvel appel à projets IHU : le CHRU de Lille et l’Université Lille 2 proposent le projet PreciDIAB

Le projet PreciDIAB, pour Precision Medecine in Diabetes, porté par le Professeur Philippe Froguel accompagné d’une équipe en cours de constitution et des partenaires institutionnels (CHRU de Lille, Université Lille 2 et Inserm) a pour ambition d’élucider les risques spécifiques encourus par les patients diabétiques et de mettre en place un programme coordonné visant à améliorer la prévention et le soin des différents types de diabète.

La prévalence du diabète qui touche 5% de la population française atteint 7 % des 6,5 millions d’habitants de la Région Hauts-de-France. Acteur majeur de la recherche sur le diabète, le CHRU de Lille dispose de l’une des plus grandes cohortes de patients diabétiques et de biobanques associées. Un patient du CHRU de Lille sur 5 souffre de diabète.

Je voudrais recevoir des invitations à des événements sur les thèmes suivants :